DEFINIR CETTE COMPETITION EN QUELQUES MOTS
Je connaissais bien le coin Laragne-Bergiès, les difficultés et les points faciles sur lesquels on peut compter. Par contre, je ne connaissais pas trop Soubeyran mais c'est de la crête donc cela n'a pas été trop compliqué (en plus on a eu du cum pour nous montrer le chemin, les conflues...).
Une super compétition, une très bonne organisation et j'ai pris énormément de plaisir à voler, même si le titre s'envole pour quelques petites erreurs à la dernière manche. J'étais bien préparé, aucune contrainte mentale, une très bonne ambiance de groupe au gîte... Que du bonheur.
LES MANCHES EN QUELQUES POINTS
1 – Une manche longue, j'ai su rester avec le groupe de tête haut en début de manche et prendre les bonnes options.
Laisser partir des lièvres bas quand une difficulté arrivait et saisir l’opportunité lorsqu'elle s'est présentée. C'est au Col St Jean que j'ai réussi à faire la différence, on été 4, Joël est parti trop bas du thermique et ne raccroche pas, Jérèm Xav et moi passons sur la crête au vent du col. Là j'enroule 3-4 tours dans tous les pétards qui passent et avance, essayer de rester haut pour claquer la balise et pouvoir revenir taper les thermiques vent de cul avec les fusibles qui arrivent derrière.
J'ai eu de la chance, j'ai réussi à me maintenir plus haut que Jérèm et Xav, ceux qui viennent faire la balise traversent des bulles, que je suis pour trouver finalement un gros cycle. Ensuite, je ne me presse pas, je sais que j'ai de l'avance, je n’appuie plus et m'applique pour boucler. Je pars à finesse 12 du goal, celle-ci descend au fur et à mesure que j'avance et monte vent de cul. Une bonne ligne, j'assure le goal. Il y avait du vent, il fallait rester haut.
Très content d'avoir pu gagner cette manche. Cela aurait été l'année dernière, j'aurais voulu tous les niquer et je n'aurais peut être pas bouclé, je me suis bien répété que cela ne sert à rien d'être le premier à 200m du goal. S'appuyer sur son vécu et ne pas reproduire ses erreurs tout en en étant conscient, je pense que c'est la clé de la progression.
2 – Je fais le vide dans ma tête, pas de pression comme j'avais eu l'année dernière après la première manche à l'identique. Je ne m'enflamme pas, c'est encore une manche avec du vent, mais plus courte (tout du moins sur le papier, car le temps de vol est supérieur). C'est au start qu'il faut être bien placé si l'on veut s'échapper en sécurité.
Je reste haut avec le groupe et les kilomètres défilent. Pour aller sur la dernière balise, on a une transition de 13-14km à faire. Je laisse du monde partir devant car c'est une montagne qui peut être très bonne, mais qui peut aussi être bien moisie. On s'arrête enrouler en plaine pour reprendre 200m et regarder comment les autres raccrochent. A peine arrivés, ils touchent du gros thermique, feu à fond de barreau. On arrive juste derrière, on monte et là encore, les premiers jouent avec la ligne d'arrivée. Je ne craque pas, je laisse partir et part à 7 de finesse.
Je rentre nickel, il ne fallait pas moins. Denis le gagnant est obligé de s'arrêter enrouler un thermique venu d'ailleurs et Stéph pose avant le goal... Encore assez content de ne pas avoir craqué sur cette rentrée difficile. Objectif régularité acquis, un peu de prise de risque mais toujours avec un plan B. Je me remémore bien les situations vécues similaires et sais quoi faire rapidement. Je finis 3ème a la manche et reste 1er au général.
3 – Une troisième manche très courte puisqu’incertaine et lancée tard. Je connais bien la fin du parcours, je commence donc doucement avec le groupe, puis tente une accélération. Simon prend une option, je ne le suis pas, trop dangereux, le reste du groupe fait comme moi. Pas de pression, je vole comme si c'était la première manche.
Je surveille Denis quand même qui est 2ème au classement et push à fond sur le final finesse 12 dans la conflue pour gagner finalement 12 secondes. Encore une très bonne manche, je finis 3ème et reste 1er au général avec un peu plus d'avance.
4 – La dernière manche ! Une manche avec un start très difficile, j'assure pour ne pas poser (plus de chemin), je perds du temps mais remonte tranquillement sans m'énerver. Sur la balise la plus loin, une option est à faire, le groupe de tête en prend une, je suis légèrement dessous (environ 200m), j'analyse et je prends une option totalement différente, je repasse par le décollage. Très bonne option, +5m/s, je vois une conflue pour aller sur l'avant dernière balise, je fonce en milieu de vallée. Cela monte presque jusqu'à la balise, et j'arrive à finesse 10 sur celle-ci en 3ème position.
Il reste la dernière balise à 3km du décollage et le goal. C'est exactement sous la conflue. Du coup je ne vois pas comment cela pourrait ne pas rentrer, je pars, la finesse descend comme prévu à 6,8 vu que je monte doucement de temps en temps dans la conflue. Malheureusement, je quitte la conflue à un moment donné pour aller chercher la balise du décollage. -2 puis -3m/s pendant quelques minutes, ma finesse monte en flèche, je ne sais plus quoi faire, il y a Jacques devant parti à même hauteur qui flotte et Stéph dessous. Je continue sur ma lancée et commence à douter. Le décollage claqué, je suis à finesse 9 du goal avec Jean-Marc qui passe au dessus de nous. Cela passe à l'ombre 10minutes, je m’énerve, cela faisait longtemps que cela ne m'était pas arrivé, j'insiste et trouve un thermique à 20m des points temps, soit à 1000m de la ligne du goal.
Au lieu de passer les points temps et de remonter doucement, j'enroule, je m'en rend compte, je quitte mon thermique (erreur sur erreur en moins de 5minutes), je fais les points temps car j'ai peur pour Denis, qu'il repasse devant moi (alors qu'en réalité il est posé mais je ne le sais pas). Je retourne chercher mon thermique, que je ne trouve plus. JE POSE ! Je prends sur moi, je ne crie même pas, je sais que j'ai fais une grosse boulette mais je ne vois pas encore où ?
La veille, beaucoup de monde essaye de me perturber, soit par texto, soit verbalement. Cela reste gentil mais cela me perturbe. Du coup, je commence à stresser et à me mettre la pression alors que jusqu'ici tout été très bien. Je vois ressortir un objectif de résultat que j'avais réussi à mettre de côté jusqu'ici. Je me dis qu'il faut que je gagne pour mon sponsor, pour tous ceux qui croient en moi...Le stress monte, je suis retombé en une nuit dans le schéma de l'année dernière que j'avais réussi à éviter et à corriger. C'est inconscient mais c'est effectivement ce qui m'a influencé lors de ma dernière manche. Je n'ai pas pensé comme d'habitude à bétonner le goal et j'ai insisté sans me laisser de plan B.
A un moment, je sature d'information, je ne sais plus a quoi me référer, c'est une situation que je n'ai pas encore vécue. De plus, je m'aperçoit maintenant que je n'ai pas bu en vollors de cette dernière manche, même pas une goutte alors que je bois normalement toutes les 15 minutes. Je ne m'en suis même pas aperçu en l'air, je n'ai pas fait les bons choix sur la fin, cela peut aussi venir de çà.
Maintenant, avec du recul, j'aurais effectivement dû bétonner ma rentrée au goal, quitte à arriver 500m au dessus et 15min derrière. J'étais tellement sûr de boucler que je ne me suis pas posé les bonnes questions, je n'ai pas regardé les différentes options qui s'offraient à moi et je suis parti à l'aveugle, sans personne devant, mis à part ceux qui tentaient leur chance pour gagner la manche et qui posent...
Objectifs :
→ Boire en l'air pour être efficace jusqu'à la fin!!!
→ Ne lire aucun texto avant une manche décisive, rester dans sa bulle de compétition, comme d'habitude, ne rien changer.
→ Garder mes objectifs de maîtrise et non pas retomber sur des objectifs de résultats.
→ Se laisser plusieurs alternatives, ne pas foncer tête baissée même si l'on est sûr de son choix.
→ Continuer à être régulier et à emmagasiner de l'expérience.
Voilà, je pense avoir bien résumé cette compétition. Il reste beaucoup de travail mais les objectifs sont clairs et j'ai bien appris de ce championnat.
Beaucoup de positif, de choses à garder et de choses à améliorer aussi
On se retrouve à Val Louron !